Programmation 2002-2003
 2002-2003 
Du 15 mai au 28 juin 2003
LOUIS FORTIER
JOURNAL DES HUMEURS - Quelques manières d'envisager la fuite du temps
Chez Louis Fortier, la tête humaine – en l’occurrence la sienne – constitue le motif générique d’une production abondante qui se développe sur le modèle des chaînes de production industrielles, tout en se dérobant de la finalité de ce modèle de production en série d’objets parfaitement identiques. Dans le cadre du projet présenté à Clark, Fortier a réalisé des séries de sculptures en cire à partir d’un même moule de sa tête, sur lesquelles il est intervenu dans le court laps de temps précédant le moment de saisie de la matière, créant ainsi une galerie de portraits psychologiques et sociologiques illustrant le caractère changeant, voire fuyant de l’être. Ce sont les «ratés» de la chaîne de moulage découlant du processus de «dé-formation» qui retiennent l’attention de l’artiste et constituent son œuvre.
Le maniement de la matière, comme l'accumulation de coulées de cire ou l'intégration de prothèses buccales souriantes servant à déjouer l'apparence mortuaire de quelques moulages originaux, induisent des manières de se percevoir et de se comporter socialement. Ce travail sur le corps soulève plusieurs questionnements non seulement sur la boulimie et l’idéal de perfection de la société de consommation mais sur la science et la morbidité en cette ère de manipulation génétique.

Placés sous le signe de l’empreinte, les moulages de Fortier sont une métaphore des temps qui nous traversent et qui nous façonnent. Ils renvoient, par leur matérialité, aux processus de création et de présentation du travail de l’artiste, tous deux intimement liés à la notion de la temporalité. Les pièces exposées à la Galerie Clark, dont plusieurs ont été réalisées et présentées à AXENÉO7 (Gatineau/Hull) alors que l'artiste y était en résidence en janvier 2003, évoquent le lien fatal qui nous unit à ce temps qui fuit inéluctablement.
debna

Louis Fortier détient une maîtrise en arts plastiques de l’UQAM (1994). Il compte à son actif de nombreuses expositions individuelles et collectives à travers le Québec. Il tient à remercier le CALQ pour son soutien, de même que Marie-Andrée, Nathalie et Jacques.

Louis Fortier a bénéficié du programme de résidence d’artistes du Centre Clark pour la réalisation du projet Journal des humeurs.